« La Plume et l’Olivier »
C’est le 29 Juin 2008 que se sont ouvertes à Nice au côté du Festival du Livre les 6émes Rencontres pour la Paix organisées par l’Association Pax Medicalis. Depuis 6 ans en effet (c’est à Menton, d’abord, qu’est né ce projet lors de la venue de Daniel Barenboïm et de son célèbre West Eastern Divan) l’Association qui regroupe des professionnels de santé de toutes confessions et de toutes nationalités se mobilise pour un dialogue de paix et de justice en Méditerranée, en particulier entre israéliens et palestiniens. Le choix de la littérature cette année correspond à la volonté de voir les hommes de plume – écrivains, poètes, réinvestir l’espace public pour y porter une parole d’espérance et de responsabilité.
Jamais encore leur engagement, comme le souligne le Dr Bensoussan, Secrétaire Général de l’Association, n’a été plus souhaitable et urgent, car « la maison brûle ». D’où l’intitulé : « La plume et l’olivier ».
En invitant donc des écrivains d’Israël, de Palestine et du pourtour méditerranéen à se rencontrer et à débattre ensemble à Nice du rôle de la littérature et de l’écriture dans la quête de la paix, les organisateurs, médecins pour la plupart , n’ont pas voulu simplement « panser » les blessures du présent, mais aider à « accoucher » d’un avenir à la hauteur des enjeux de notre Méditerranée : mère nourricière de valeurs universelles. Tel fut le sens du message de bienvenue de M. André Azoulay, Président de la Fondation euro-méditerranéenne Anna-Lindh pour le dialogue entre les cultures.
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Ce berceau de civilisation forgée par des millénaires d’histoire tantôt conjuguée (l’Andalousie) tantôt conflictuelle (les conflits actuels) convoque aussi, par la richesse de son message, au centre duquel se trouve l’homme, l’intelligence de demain (faire pièce, à cet égard, au « choc des ignorances »). Dans son discours d’ouverture, le Dr Abdallah Akchouch insiste sur cet enjeu humaniste et le devoir d’ingérence intellectuelle qui incombe, en quelque sorte, aux écrivains et aux « messagers du Livre ».
Deux tables-rondes animées par Michel Eckhard Elial, traducteur et directeur de la Revue « Levant », et Natalie Levisalles, journaliste littéraire à « Libération » développèrent les enjeux de la création littéraire en Méditerranée (Du Livre aux livres : la littérature vecteur de paix en Méditerranée » ; « Comprendre l’Autre à travers ses écrits »).
Si le Livre, et les traditions du Livre continue de porter le message humaniste de la civilisation méditerranéenne et à être ainsi un facteur d’épanouissement pour le « meilleur de l’homme », faut-il encore qu’il soit bien lu et compris pour appeler à une reconnaissance de valeurs communes, à une civilisation partagée.
Naïm Araydi, poète, israélien et druze, Miron Izakson, poète israélien enraciné dans la tradition juive, et Bahiyih Nakhjavani, romancière d’origine iranienne, bahaïe (elle a publié récemment « La femme qui lisait trop » chez Actes-Sud) ont tous les trois exprimé le passage harmonieux entre les langues, les cultures, les religions. Enoncé par eux, ce principe de l’écriture littéraire prenait parfois l’allure d’un rêve, d’une utopie. Certes, on écrit toujours avec l’autre. Rappelons ici le rôle majeur joué par Abdelkhébir Khatibi, présent dans ce débat, pour avoir posé ce principe d’altérité dans son œuvre et ses rencontres avec Jacques Derrida, Jacques Hassoun, Adami…
Pourtant, si on considère, comme l’a fait brillamment Antoine Sfeir, la situation géopolitique de la Méditerranée aujourd’hui, on peut questionner la pérennité d’un héritage commun, tant les frontières réelles ou mentales apparaissent souvent figées ou violentes. Il faut pourtant croire dans la nécessité et l’avenir d’un vivre-ensemble.
Cette conviction doit s’accompagner d’une pédagogie du dialogue : apprendre, ou réapprendre le vécu, le ressenti de l’Autre, franchir la frontière parfois imaginaire qui interdit sa reconnaissance. Le conflit, à l’instar du conflit israélo-arabe, ne témoigne-t-il pas d’abord de l’incapacité à se figurer l’existence de l’Autre, à entrer dans l’univers de ses rêves et de ses peurs ? Aussi bien Yossi Sarid, ancien ministre israélien et figure de proue du « camp de la paix » israélien que Sari Nusseibeh, philosophe et activiste palestinien engagé dans le patient tissage du dialogue israélo-palestinien témoignent du travail de reconnaissance mutuelle. Travail dominé par le respect de l’homme, quelle que soit sa tragédie personnelle ou collective, comme le remarque le poète irakien Salah Al Hamdani.
A cet égard, les livres, la littérature, sont un chemin de connaissance et les écrivains des passeurs d’espoir. Ils ont responsabilité de s’unir pour que la Méditerranée redevienne, aujourd’hui comme jadis, une « mère de paix » et d’avenir pour les hommes. Loin de se confier aux mythes (ré)conciliateurs, l’écrivain algérien Boualem Sansal appelle, pour sa part, à l’imagination, à la volonté citoyenne de donner force et contenu à l’espace méditerranéen, donnant ainsi toute sa dimension politique et culturelle à ces 6èmes Rencontres, chargées d’être un prélude à la création d’une Union des Ecrivains Méditerranéens.
En conclusion de cette riche traversée des rives de la Méditerranée, il y eut, en fin de soirée, la lecture commune de Salah Al Hamdani et de Michel Eckhard Elial en hébreu, arabe et français autour de deux lieux emblématiques – Bagdad et Jérusalem – lourds de blessures et de séculaires espoirs, et le périple arabo-judéo-andalou de Sandra Bessis pour nous arrimer, solidement, à la rive de l’espoir et du partage.
Concert de Françoise Atlan - Soirée Musique et Lumière 2017
Concert de musique judeo-arabo-andalouse, donné au Musée Jean Cocteau-Collection Séverin Wunderman à Menton, par Françoise Atlan, dans le cadre de la soirée "Musique et Lumière" organisée par Pax Medicalis, le 19 décembre 2017. Avec : Françoise Atlan, chant Remy Yulzari, contrebasse Nadav Lev, guitare Patrick Goraguer, percussions
L’idée d’un petit groupe de médecins d’inviter à nos réunions des médecins israéliens et palestiniens que le contexte géopolitique ne permettait pas de se connaître, est née en 2002, mais a trouvé sa concrétisation en 2003, à la faveur de la venue à Menton de Daniel Barenboïm dirigeant l’orchestre du West Eastern Divan (ensemble composé de musiciens israéliens, palestiniens, syriens, jordaniens ..) qui outre sa qualité artistique indéniable, représentait un puissant symbole de paix.
Président
MICHELE LACHOWSKY
Gynécologue et psychosomaticienne
MARCEL RUFO
Pédopsychiatre, professeur d'université, praticien hospitalier honoraire et écrivain
RENE FRYDMAN
Membre du Comité consultatif national d’éthique de 1986 à 1990 et de la Commission nationale consultative des droits de l'homme.
BERNARD BARSI
Archevêque de Monaco
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