A l’origine de l’association Pax Medicalis, il y a des professionnels de la santé qui souhaitaient favoriser le dialogue interculturel et interreligieux autour de la notion de soin. Au fil des années, les projets de rencontres citoyennes se sont succédés initialement organisés autour de thèmes exclusivement médicaux et qui se sont progressivement ouverts à d’autres domaines tels que l’enseignement, la philosophie, la littérature, la culture, la musique ou le sport.
Citons également la très belle initiative de l’« Olivier d’Or », initié par l’association, récompensant l’œuvre de personnalités méritant d’être désignées comme « Lumières de Notre Temps » : Sœur Emmanuelle, Elie Wiesel, Latifah Ibn Ziaten, Izzeldin Abouelaish, André Azoulay et Serge & Beate Klarsfeld.
J’ai eu le bonheur de participer à deux reprises à ces initiatives, autour de l’hommage à Elie Wiesel et pour l’Allumage interreligieux de Hannoucah fait par les représentants des trois religions monothéistes dans la belle ville de Menton où l’association a inauguré le « Jardin de la Paix », un jardin à la mémoire de Simone Veil.
Ce qui m’a bouleversée dans l’action de cette association, c’est qu’elle propose un vrai dialogue intergénérationnel dans les activités proposées. J’ai vu lors des marches pour la fraternité de très jeunes gens se sentir profondément impliqués par la responsabilité d’un devoir de mémoire. Dans les voyages proposés en Israël pour favoriser le dialogue entre Israéliens et Palestiniens, c’est un corps médical qui se retrouve au travers de la notion d’aide à l’autre.
Accompagner Pax Medicalis à Essaouira pour moi, en tant qu’Artiste de l’UNESCO pour la Paix, et lire le discours « Droits humains et santé » prononcé par Simone Veil à Boston en 1996 vient confirmer ce que j’ai ressenti lors de mes premières collaborations avec cette association. Je cite ici une phrase de Simone Veil issu de ce discours :
« Ce n’est plus seulement la maladie qui est prise en compte mais la personne, la femme, l’homme ou l’enfant concerné dans la plénitude de ses droits dont nous avons conscience que la société doit se sentir responsable ».
L’ambition de Pax Medicalis est en effet non seulement de mettre les gens en lien les uns avec les autres mais également de leur faire comprendre la nécessité du lien qui les unit comme étant la condition sine qua none de la Paix.
En effet, pour Pax Medicalis, la Paix n’est pas quelque chose de passif qui viendrait uniquement par une entente supposant un état de « non guerre » entre les êtres humains. La Paix vient également d’un état d’intégrité supposant un rapport actif à l’autre basé sur la notion de soin. On ne peut faire le « chalom » en hébreu que si on est « chalem », mot basé sur la même racine, c’est à dire empli totalement de cette notion de complétude de l’acceptation de l’autre dans sa différence et dans sa similitude. Cette notion « intégrative » de la santé, c’est celle que défend Alain Toledano au travers de son incroyable institut Rafael : ne plus se baser sur le symptôme à anéantir mais bien prendre le patient dans son entier pour l’élever et le guérir intégralement.
D’ailleurs, ne dit-on pas dans les deux langues judéo-arabes une triple bénédiction quand on se salue ?
« Salam/Chalom » renvoient à la fois au souhait d’une bonne journée par une salutation mais également par une bénédiction de plénitude et de paix que l’on envoie immédiatement à l’autre que l’on prend en considération.
C’est ce que propose Pax Medicalis par ce colloque proposé à Essaouira « La médecine : passerelle de la paix ». N’est pas limité à une élite médicale ce privilège de distribution de soins mais c’est en proposant au contraire une redéfinition de la médecine, comme pratique holistique, que chacun devient « gardien du soin à l’autre » sur le plan physique, psychique, social et environnemental.
Pourquoi Essaouira ? Pourquoi au Maroc ? Parce que cette ville est l’emblème de cet incroyable syncrétisme interreligieux au travers des festivités qu’elle propose depuis des années par la grâce du « Matrouz », broderie musicale mêlant les voix, les langages et les sons…
C’est par un symbolisme puissant que le Maroc aujourd’hui propose de faire résonner la musique des âmes enfin réunies, heureuses et complètes dans une réconciliation profonde et sincère….
Pax Medicalis lui rendra la pareille lors de son voyage en Israël en avril prochain sous le signe de l’amitié judéo-marocaine en proposant à nouveau de se retrouver sous l’égide du soin à l’autre et découvrir nos volontés d’avancer ensemble pour un monde plus humain et plus juste à venir…
Et puisque la médecine est aussi un art…alors soyons tous artistes et artisans de la Paix comme Pax Médicalis nous le propose !
Dr. Guila Clara Kessous
Artiste de l’UNESCO pour la Paix
L’idée d’un petit groupe de médecins d’inviter à nos réunions des médecins israéliens et palestiniens que le contexte géopolitique ne permettait pas de se connaître, est née en 2002, mais a trouvé sa concrétisation en 2003, à la faveur de la venue à Menton de Daniel Barenboïm dirigeant l’orchestre du West Eastern Divan (ensemble composé de musiciens israéliens, palestiniens, syriens, jordaniens ..) qui outre sa qualité artistique indéniable, représentait un puissant symbole de paix.
Président
MICHELE LACHOWSKY
Gynécologue et psychosomaticienne
MARCEL RUFO
Pédopsychiatre, professeur d'université, praticien hospitalier honoraire et écrivain
RENE FRYDMAN
Membre du Comité consultatif national d’éthique de 1986 à 1990 et de la Commission nationale consultative des droits de l'homme.
BERNARD BARSI
Archevêque de Monaco
Pour adhérer à l’association, il vous suffit d’imprimer le formulaire au format PDF ci-contre, l’imprimer et le renvoyer par voie postale à l’adresse indiquée.